Exposition à Uzès : La fragilité de l’existence vue par Iva Tesorio
Les interrogations sans réponses de la vie !
Lors du vernissage vendredi 1er mai de son exposition qui se tient jusqu’à la fin du mois, à l’Hôtel du Baron de Castille (place de l’Evêché), Iva Tesorio a révélé son approche de la fragilité de l’existence au travers d’un travail qui multiplie les couches de cire et d’huile, effacées, grattées, usées, empilées »comme des traces de vies successives », qui donnent à sa toile une profondeur invitant comme le dit Richard Bréchet »à passer de l’autre côté du miroir ». La petite fille, le garçonnet, s’en vont et reviennent dans un environnement mal défini qui essaie de rythmer la vie, avec ses lendemains, ses incertitudes, son inexorable dénouement. Le résultat laisse pantois, invite à aller plus avant, mais ne livre pas son secret, car il s’inscrit dans cet infini où il n’y a ni début ni fin. Les interrogations sans réponses de la vie!
Iva Tesorio a grandi en Slovaquie où elle a suivi un enseignement artistique dès son plus jeune âge, où, après des études supérieures, elle a obtenu le troisième prix national des jeunes talents.
Après la chute du mur de Berlin, elle vient en France avec un diplôme de docteur en pédagogie des beaux arts de Presov en poche. Mariée et mère de trois enfants, elle s’installe à Uzès où elle exerce plusieurs métiers avec toujours le pinceau à la main, notamment comme intervenante en arts plastiques dans les écoles et réalisatrice de livres pour les enfants. L’époque du Hérisson bleu dans la maison des frères Delorme, sculpteurs uzétiens du XIXe siècle, laisse de beaux souvenirs.
Inspirée par les genres classiques , le paysage et les vanités qui sont des natures mortes allégoriques suggérant que l’existence terrestre est vide, Iva Tesorio les revisite à sa manière avec des paysages réels ou imaginaires où les souvenirs de voyage se mélangent.
Si l’influence de la peinture de la Renaissance y est visible, c’est qu’elle y puise son inspiration. Les arbres solitaires sur les fonds monochromes laissent pressentir les questions essentielles traitées dans les vanités. qui, avec les natures mortes, élargissent son propos et insistent sur le côté éphémère des choses et de l’existence. Ce genre qui questionne le sens de notre vie, trouve toute sa place face aux agissements de l’homme moderne.